La Russie s’attend à une contraction de son économie de 8,8% en 2022 d’après son scénario de base, ou de 12,4% dans un scénario plus pessimiste, selon un document publié mercredi par le ministère de l’Économie, illustrant l’efficacité des sanctions internationales prises contre Moscou.
Les prévisions les plus sombres sont conformes à celles de l’ancien ministre des Finances Alexeï Koudrine, qui envisageait au début du mois une contraction de plus de 10% cette année, soit la plus forte baisse du produit intérieur brut depuis 1994.
Selon ce même document, le ministère de l’Économie prévoit une croissance de 1,3% en 2023, de 4,6% en 2024 et de 2,8% en 2025. L’inflation, qui a déjà grimpé à 17,62% au 15 avril, devrait s’accélérer pour atteindre 22,6%. Enfin, la production de pétrole pourrait chuter de 17% en 2022, tandis qu’une baisse des exportations de pétrole et de gaz est attendue.
La banque centrale russe a relevé ses taux de 9,5% à 20% fin février, dans le cadre d’un plan d’urgence. Le 8 avril, le taux directeur a été rabaissé à 17%, une mesure non programmée.
Les analystes interrogés par Reuters s’attendent désormais à une nouvelle baisse des taux de 200 points de base, à 15%, lors de la prochaine réunion de fixation des taux de la banque, vendredi.
Les investissements en capital devraient chuter de 25,4 à 31,8% après une croissance de 7,7% en 2021. Les revenus réels disponibles – une mesure très sensible pour la Russie, notamment en raison de la hausse des prix qui affecte le niveau de vie – pourraient chuter de 9,7% en 2022, selon l’estimation prudente du ministère.
La Banque mondiale a prévu que le PIB de la Russie chuterait de 11,2% cette année en raison des sanctions occidentales imposées aux banques, aux entreprises publiques et à d’autres institutions russes.