La banque centrale russe a réduit vendredi son principal taux d’intérêt directeur de 50 points de base, à 7,5%, en profitant du ralentissement de l’inflation pour assouplir un peu plus sa politique monétaire, mais elle a cessé de faire référence à la possibilité d’une baisse supplémentaire du coût du crédit.
Le taux directeur russe atteignait 20% avant l’envoi par Moscou de forces armées en Ukraine le 24 février mais la banque centrale l’a ramené peu après à 9,5%, enclenchant un cycle de baisse qui s’est poursuivi ces derniers mois.
La baisse d’un demi-point décidée vendredi est conforme au consensus des prévisions d’économistes et d’analystes.
Le communiqué de politique monétaire, contrairement aux précédents, n’évoque pas la possibilité d’une réduction supplémentaire mais explique que les anticipations d’inflation des ménages et des entreprises restent élevées.
Cette évolution suggère que la probabilité de nouvelles baisses de taux a diminué.
« Il n’y a pas de signal direct dans le communiqué de presse d’aujourd’hui. C’est une indication claire laissant entendre que le cycle de baisse des taux pourrait être terminé », a commenté Evgueni Souvorov, économiste de CentroCreditBank.
La banque centrale explique qu’elle prendra en compte, lors de ses prochaines réunions, l’évolution de l’inflation constatée et des anticipations de prix ainsi que les risques liés à la situation intérieure comme extérieure et les réactions des marchés financiers.
L’inflation en Russie atteignait 14,1% le 9 septembre et devrait se situer entre 11% et 13% en fin d’année, poursuit-elle, ajoutant espérer la ramener entre 5% et 7% en 2023, puis à 4% en 2024.
Elle précise qu’un resserrement de la politique monétaire pourrait être nécessaire pour atteindre cet objectif si le déficit budgétaire augmente.
L’institution maintient sa prévision d’une contraction de l’économie russe de 4% à 6% cette année mais précise que le chiffre final pourrait être plus proche de 4%. En avril, elle évoquait une chute de 8% à 10% du produit intérieur brut (PIB).