Société générale a publié mercredi un bénéfice trimestriel en baisse mais supérieur aux attentes, les provisions liées à la crise du coronavirus ayant pesé moins qu’attendu sur ses profits et compensé ainsi un repli de l’activité dans le trading obligataire.
L’action SocGen gagnait 3,57% à 18,03 euros en Bourse de Paris en début de séance, la plus forte hausse de l’indice CAC 40, alors en progression de 0,22%.
La troisième banque cotée française a réalisé sur la période octobre-décembre 2020 un bénéfice net part du groupe de 470 millions d’euros, en baisse de 28,1% par rapport à la période correspondante de 2019. Son produit net bancaire (PNB) trimestriel a reculé de 6,0% à 5,838 milliards d’euros.
Le coût net du risque ressort à 689 millions d’euros au quatrième trimestre, contre 518 millions sur juillet-septembre et 371 millions sur octobre-décembre 2019. Le consensus IBES-Refinitiv le donnait à 993 millions.
Le détail des résultats du quatrième trimestre montre aussi un repli des revenus des activités de marchés, dont le groupe s’efforce de réduire le profil de risque: ceux du trading d’actions ont diminué de 7% sur un an et ceux des activités taux, crédit et changes (FIC) de 16%.
Ce repli tranche avec les performances affichées ces dernières semaines par les grandes banques de Wall Street aux Etats-Unis, soutenues par la volatilité des marchés financiers en fin d’année, comme avec ceux de BNP Paribas, dont les revenus ont progressé de 22% dans la branche taux fixes, devises et matières premières (FICC) tandis qu’ils reculaient de 4,5% dans les actions.
La contre-performance de SocGen dans l’obligataire intervient alors que le groupe a entamé une restructuration de ses activités de marchés afin d’en améliorer la rentabilité.
DES RACHATS D’ACTIONS ENVISAGÉS POUR COMPLÉTER LE DIVIDENDE
Les activités actions avaient souffert au premier semestre 2020 de la dislocation des marchés, qui avaient notamment touché les produits structurés, mais elles avaient rebondi au troisième trimestre.
Le groupe, qui doit présenter en mai sa nouvelle stratégie dans la banque de financement et d’investissement, s’est déjà désengagé de certains segments de ce marché, comme le trading de matières premières, et il a annoncé l’an dernier l’arrêt de la vente de certains produits structurés particulièrement exposés aux fluctuations des marchés pendant la crise.
Dans la banque de détail, il a annoncé en décembre son intention de fusionner les réseaux de Société générale et Crédit du Nord, ce qui devrait se traduire par la fermeture de 600 agences sur près de 2.100 d’ici 2025.
Sur l’ensemble de 2020, Société générale affiche une perte nette part du groupe de 258 millions d’euros mais un bénéfice hors éléments exceptionnels de 1,435 milliard. Le PNB annuel, lui, a diminué de 10,4% à 22,1 milliards d’euros et les coûts ont été réduits de 5,7% à 16,7 milliards.
Le coût du risque a atteint 3,306 milliards sur l’ensemble de l’année, soit 2,6 fois plus qu’en 2019, ce qui représente 64 points de base des encours de crédits.
Pour 2021, Société générale prévoit une légère croissance des revenus ainsi qu’une diminution du coût du risque et confirme son objectif d’un taux de distribution de 50% du résultat net part du groupe sous-jacent.
Le groupe proposera à l’assemblée générale au printemps le paiement d’un dividende de 0,55 euro par action en numéraire puis prévoit pour la fin de l’année un plan de rachat d’actions d’un montant équivalent à celui consacré au dividende, soit environ 470 millions d’euros.
Ces montants constituent une « bonne surprise », note Jefferies, qui salue des résultats « solides » grâce à la croissance des revenus, à la maîtrise des coûts et à des provisions nettement inférieures aux attentes.
Société générale affiche un ratio de solvabilité « Common Equity Tier 1 » (CET1) de 13,4% à fin décembre, supérieur de près de 440 points de base à l’exigence fixée par la Banque centrale européenne (BCE). Le groupe s’est fixé pour objectif de conserver un ratio CET1 supérieur de 200 points au niveau réglementaire.