TotalEnergies a annoncé jeudi un accord en vue de céder à Suncor ses actifs dans les sables bitumineux au Canada pour un montant initial de 5,5 milliards de dollars canadiens (environ 3,65 milliards d’euros), une opération qui lui permettra de doper son retour aux actionnaires.
Le groupe français a accepté une offre du groupe canadien prévoyant des paiements supplémentaires pouvant atteindre 600 millions de dollars canadiens. Il opte ainsi pour une opération plus facile à mettre en oeuvre qu’un projet de scission envisagé précédemment et donc « suffisamment attractive pour constituer une alternative », a-t-il précisé dans un communiqué.
Compte tenu de cette cession, dont la finalisation est prévue avant la fin du troisième trimestre, TotalEnergies prévoit désormais de distribuer au moins 40% de son cash-flow (CFFO) à ses actionnaires en 2023 – au lieu de 35 à 40% précédemment -, soit par le rachat d’actions, soit à travers un dividende exceptionnel.
Le groupe pétrolier et gazier, également très présent dans les énergies renouvelables, a en outre enregistré au cours des trois premiers mois de l’année un résultat net ajusté de 6,5 milliards de dollars (-27%) et un Ebitda ajusté de 14,2 milliards (-19%).
Selon un consensus établi par Refinitiv, les analystes attendaient en moyenne un résultat net ajusté de 6,5 milliards de dollars.
La production d’hydrocarbures de TotalEnergies a dans le même temps baissé de 11%, à 2,524 millions de barils par jour (Mb/j), après la déconsolidation de sa participation dans la société gazière russe Novatek au 1er mars.
Vers 09h30, l’action TotalEnergies reculait de 1,30% environ en Bourse de Paris, dont l’indice CAC40 progressait de 0,1% au même moment.
« Dans l’ensemble, nous considérons qu’il s’agit d’une série de chiffres convenables, la surprise venant de la vente des sables bitumineux », a écrit dans une note Biraj Borkhataria, analyste chez RBC Capital Market.
« L’annonce d’une distribution (aux actionnaires) dans le haut des prévisions antérieures est un signal positif pour le secteur », a-t-il ajouté.
DAVANTAGE DE RAFFINAGE EN VUE AVEC LA FIN DES GRÈVES
TotalEnergies a également confirmé l’augmentation de ses acomptes sur dividende, avec un montant de 0,74 euro par action au titre du premier trimestre, ainsi que la mise en oeuvre d’un programme de rachat d’actions pouvant atteindre jusqu’à 2 milliards de dollars au deuxième trimestre, soit le même montant qu’au premier trimestre.
Concernant ses perspectives, le groupe a souligné la baisse en cours des marges européennes de raffinage tout en indiquant que la demande de produits pétroliers pourrait être soutenue dans les semaines à venir par l’entrée dans la période estivale aux Etats-Unis et par la reprise du trafic aérien mondial.
TotalEnergies a également estimé que les prix du gaz européens et asiatiques devraient rester stables au deuxième trimestre avant de remonter au second semestre, portés par le remplissage des stocks en Europe avant l’hiver et la reprise de la demande en Chine.
Pour le second trimestre, il anticipe une production de l’ordre de 2,5 Mb/j, avec des ventes de gaz naturel liquéfié (GNL) qui bénéficieraient du redémarrage de Freeport LNG et un taux d’utilisation de ses raffineries en hausse – à plus de 80% – avec la fin des grèves contre la réforme des retraites en France.
TotalEnergies a confirmé tabler sur des investissements nets de 16 à 18 milliards de dollars cette année, dont 5 milliards dédiés aux « énergies bas carbone ».