TotalEnergies a annoncé jeudi un nouveau programme de rachat d’actions après avoir enregistré au deuxième trimestre 2022 un bond de ses résultats, une nouvelle fois dopés par la forte hausse du prix des hydrocarbures sur fond de guerre en Ukraine.
Le groupe pétrolier, qui se développe à un rythme soutenu dans les énergies renouvelables et l’électricité, a précisé dans un communiqué qu’il visait pour le troisième trimestre jusqu’à 2 milliards de dollars de rachats d’actions, après 3 milliards au premier semestre.
Son PDG, Patrick Pouyanné, a ensuite précisé lors d’une conférence téléphonique avec des analystes que le montant total atteindrait au moins 7 milliards d’euros sur l’ensemble de l’année. Il a également déclaré que le groupe ne baisserait pas son dividende, même en cas de récession en 2023.
Vers 15h40, l’action TotalEnergies perdait toutefois 2,0% environ tandis que le CAC 40 gagnait 0,81%. « Les rachats d’actions restent inchangés à 2 milliards de dollars au troisième trimestre malgré l’amélioration de la génération de flux de trésorerie », a souligné Giacomo Romeo, analyste chez Jefferies, qui tablait sur une hausse de 50% du montant des rachats d’actions.
Alors qu’il reste présent en Russie, à travers notamment les actifs ou projets de gaz naturel liquéfié (GNL) Yamal LNG et Arctic LNG et une participation de 19,4% dans Novatek, TotalEnergies a également dû comptabiliser une provision de 3,5 milliards de dollars liée principalement à l’impact potentiel des sanctions internationales sur la valeur de ses parts dans le groupe gazier russe.
Son PDG a cependant annoncé aux analystes que la présentation annuelle de la stratégie de TotalEnergies aux investisseurs, en septembre, n’inclurait plus la Russie.
« ENVISAGER L’AVENIR DE TOTALENERGIES SANS LA RUSSIE »
« Nous voulons que vous envisagiez l’avenir de TotalEnergies sans la Russie (…). Il y aura un impact sur les volumes mais pas vraiment d’impact financier sur la performance et le retour aux actionnaires ne sera pas affecté », a expliqué Patrick Pouyanné.
Le groupe a en outre souligné que, du fait des faibles capacités additionnelles mobilisables de production et de raffinage au niveau mondial et des perturbations sur les marchés liées aux sanctions contre la Russie et aux contre-sanctions de celle-ci, « l’équilibre offre-demande des marchés des énergies devrait rester fragile et soutenir les prix, notamment gaziers ».
TotalEnergies a aussi mis en avant la mobilisation de ses moyens humains et financiers pour « contribuer à la diversification de l’approvisionnement en gaz de l’Europe en maximisant l’utilisation de sa capacité de regazéification de GNL ».
Il anticipe que son prix moyen de vente de GNL devrait dépasser 15 dollars par million d’unités thermiques britanniques (Mbtu) au troisième trimestre, contre 13,8 dollars au premier semestre, mais rappelle que ses activités de GNL seront affectées par l’indisponibilité de l’usine américaine de Freeport LNG.
Le groupe table également sur une stabilité de sa production au troisième trimestre et veut maintenir un taux d’utilisation élevé dans son activité de raffinage.
TotalEnergies a enregistré au deuxième trimestre un résultat net ajusté de 9,8 milliards de dollars (contre 3,5 milliards au T2 2021) alors que les analystes attendaient en moyenne 9,9 milliards, selon les données Refinitiv.
L’Ebitda ajusté s’établit à 18,7 milliards de dollars (contre 8,7 milliards) et la marge brute d’autofinancement à 13,2 milliards (multipliée par deux), avec une production d’hydrocarbures stable de 2,738 millions de barils par jour (Mb/j).
TotalEnergies a aussi confirmé l’augmentation de 5% de ses acomptes sur dividende pour 2022 en proposant un montant de 0,69 euro par action au titre du deuxième trimestre, en ligne avec sa politique de hausse présentée en février, et a précisé que ses investissements nets devraient s’établir autour de 16 milliards de dollars cette année, dont 25% seront consacrés aux énergies renouvelables et à l’électricité.