La hausse des prix dans la zone euro s’est accélérée en avril mais l’inflation sous-jacente a enregistré un ralentissement inattendu, montre la première estimation publiée mardi par Eurostat, ce qui pourrait plaider en faveur d’une hausse de taux modérée des taux d’intérêt de la Banque centrale européenne qui se réunit jeudi.
L’indice des prix à la consommation affiche une hausse de 7,0% sur un an, après une progression de 6,9% en rythme annuel un mois plus tôt.
Mais ces derniers mois, l’accent a été mis sur l’inflation sous-jacente, dont la décélération a été plus lente.
En excluant l’énergie et les produits alimentaires non transformés, l’indice d’inflation est passé de 7,5% à 7,3%. Une mesure plus étroite encore, qui exclut en plus l’alcool et le tabac, est en hausse de 5,6% après 5,7%.
Dans un développement encourageant pour la BCE, la hausse des prix des aliments transformés, de l’alcool et du tabac a ralenti d’un point de pourcentage à 14,7%, suggérant que le tournant tant attendu sur les prix alimentaires est peut-être en train de se produire.
La BCE a relevé ses taux d’au moins 50 points de base à chacune de ses six dernières réunions. Certains membres, dont le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau, ont recommandé que les prochaines hausses éventuelles soient plus mesurées.
Mais d’autres, comme la membre du directoire Isabel Schnabel, ont déclaré qu’une hausse d’un demi-point devait être une option possible car la croissance des prix s’avère difficile à maîtriser.
La quasi-totalité des 26 membres du Conseil des gouverneurs semblent toutefois s’accorder sur la nécessité d’un nouveau resserrement de la politique monétaire.
L’une des principales préoccupations concerne une accélération plus forte de la croissance salariale, ce qui entraînerait une hausse du coût des services.
L’inflation des services s’est accélérée, passant de 5,1% à 5,2%, mais la croissance des prix des biens industriels non énergétiques, un autre segment crucial, a ralenti, passant de 6,6% à 6,2%.