- Le rebond européen aidant, ce scénario est assorti d’un risque haussier à court terme…
- … mais baissier à moyen terme
Le FMI a opté pour le maintien de ses prévisions, publiées en avril, soit une accélération de la croissance mondiale de 3,2% en 2016 à 3,5% en 2017 et 3,6% en 2018. Cette stabilité des projections cache une révision à la baisse des perspectives américaines où la relance budgétaire tant attendue semble de moins en moins probable. Le débat fiscal n’a même pas commencé à Washington, l’administration déployant tous ses efforts à faire abroger l’Obamacare, en vain. La dynamique sous-jacente n’est par ailleurs pas des plus robustes. Même si la croissance a accéléré au deuxième trimestre (+2,6%, taux trimestriel annualisé) le rebond est plutôt limité après un nouveau début difficile au T1 (+1,2%). La Fed reste néanmoins confiante :
l’économie devrait continuer de croître à un rythme suffisant pour permettre la poursuite de la normalisation de sa politique monétaire. Cependant, le ralentissement récent de l’inflation semble préoccuper suffisamment le FOMC pour que ses membres soulignent leur volonté de suivre de près ses évolutions futures.
Cette révision à la baisse est compensée par de meilleures perspectives en Europe, le FMI mettant l’accent sur les risques de révision à la hausse de ses prévisions.
L’horizon européen s’éclaircit. Les estimations flash du PIB du T2 seront publiées le 1er août et il faudra encore attendre une quinzaine de jours avant les premières estimations allemandes. Outre une reprise espagnole dont la solidité ne se dément pas (+0,9% t/t et +3,1% en g.a. au T2), la vigueur française laisse espérer des performances européennes plus dynamiques qu’aux Etats-Unis. Le PIB français a progressé de 0,5% sur le trimestre, malgré l’importante contribution négative de la variation de stocks. En glissement annuel (+1,8%) la croissance est au plus haut depuis le milieu de 2011.
Le FMI est assez optimiste à court terme, mais identifie des risques à moyen terme. Une éventuelle correction boursière, une croissance excessive du crédit en Chine et une réaction trop brutale à la normalisation de la politique de la Fed figurent parmi les principaux. Si la croissance mondiale est appelée à accélérer, le FMI rappelle que la performance demeure bien plus faible qu’avant la crise. L’économie mondiale, qui continue de pâtir de ses séquelles reste plus sensible aux chocs. C’est notamment le cas dans les pays développés où les capacités excédentaires demeurent importantes et où l’investissement est faible depuis des années, avec une productivité décevante à la clé. Conclusion : s’il faut s’attendre à un rebond conjoncturel, il sera limité.