L’endettement des États de la zone euro a beaucoup augmenté depuis la grande crise de 2008. Le risque induit pour les finances publiques dépend toutefois aussi d’autres changements dans l’environnement économique.
Si la baisse des taux souverains s’accentue aujourd’hui, avec des taux à long terme négatifs dans plusieurs pays européens, elle est à l’œuvre depuis plusieurs années et a déjà produit des effets importants. Sur le graphique, chaque point représente un pays de la zone euro en fonction de son endettement et de la charge d’intérêt qu’il paye annuellement.
La rotation de la droite de régression entre 2007 et 2019 montre que les États membres supportent aujourd’hui une charge d’intérêt plus faible qu’avant la crise, alors même que leur endettement est plus important. Sachant que la faiblesse des taux d’intérêt semble appelée à durer, et que la politique monétaire touche aux limites de son efficacité, certains États pourraient faire appel aux politiques budgétaires pour soutenir l’activité. La BCE a d’ailleurs exhorté dans ce sens les pays qui disposent d’une marge de manœuvre budgétaire.