Les prêts aux entreprises de la zone euro ont ralenti le mois dernier, alors que le flux de nouveaux crédits s’est tari avec le retour de la récession dans le bloc et le resserrement de l’accès au crédit par les banques, montrent les données publiées jeudi par Banque centrale européenne (BCE).
Les prêts aux sociétés non-financières dans les 19 pays de la zone euro ont décéléré à 7,0 % en janvier, contre 7,1 % un mois plus tôt, pas loin de leur plus haut niveau en dix ans de 7,4 % atteint en mai dernier.
Le solde du flux mensuel de crédits aux entreprises est toutefois négatif, de 200 millions d’euros, les hausses modérées dans les plus grands pays du bloc – Allemagne, France et Italie – ayant été compensées par les baisses observées ailleurs, notamment en Espagne et aux Pays-Bas.
Alors que des pans entiers de l’économie de la zone euro étaient paralysés, les entreprises se sont empressées l’année dernière d’utiliser des lignes de crédit d’urgence, soutenues par des garanties gouvernementales et des fonds de la banque centrale mis à la disposition des banques pour des taux aussi bas que moins 1%.
Cependant, des nombreuses entreprises ont déjà atteint le plafond de leurs lignes de crédit, ce qui suscite des inquiétudes croissantes chez les banques quant au risque de crédit et les pousse à durcir leurs normes d’accès aux liquidités pour protéger leur propre bilan.
Les prêts aux ménages sont restés stables en janvier, passant de 3,1% à 3%. Le flux mensuel de nouveaux prêts a toutefois ralenti pour atteindre son taux le plus bas depuis avril dernier.
Le taux de croissance annuelle de la masse monétaire M3, considérée comme un indicateur avancé de l’activité, a accéléré légèrement en janvier à 12,5% contre 12,4% en décembre. Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un chiffre stable à 10,4%, en ligne avec les attentes du marché.