La plupart des rendements des emprunts d’Etat des pays de la zone euro grimpent fortement lundi, l’optimisme des marchés pour l’économie et les vaccinations contre le coronavirus stimulant les anticipations d’une remontée de l’inflation.
Les rendements à 10 ans français, néerlandais et italien ont ainsi atteint des plus hauts depuis le mois de septembre sur fond d’appétit pour les actifs risqués.
Les mouvements à la vente sur la dette allemande, actif refuge par excellence, ont été exarcerbés en outre par la perception d’un recul du risque politique avec la prise de fonctions, samedi, de Mario Draghi à la tête d’un gouvernement d’union nationale en Italie.
Les anticipations d’une hausse des prix sont alimentées en outre par la montée des cours du pétrole, qui évoluent à des pics de plus d’un an.
« Nous voyons cette tendance à la reflation aux Etats-Unis avoir un impact en Europe », commente Daniel Lenz, stratégiste de taux chez DZ Bank.
La baisse des contaminations et les espoirs de la levée des mesures de restriction pourraient également faire remonter les anticipations d’inflation en Europe, ajoute-t-il.
Dans ce contexte, le rendement du Bund allemand à 10 ans prend plus de quatre points de base à -0,387%, un plus haut de plus de cinq mois, et son équivalent français progresse dans les mêmes proportions, à -0,1607%.
La hausse des rendements obligataires a été pilotée récemment par le marché des emprunts d’Etat américains dans la perspective d’un nouveau plan de relance budgétaire aux Etats-Unis.
Les marchés américains sont fermés lundi pour un jour férié, ce qui permet aux rendements européens de se mettre en vedette.