Le climat économique au sein de la zone euro s’est nettement dégradé en mars, notamment en raison d’une chute inattendue du moral dans le secteur des services. Selon les données publiées vendredi par la Commission européenne, l’indice mensuel du sentiment économique des 20 pays partageant la monnaie unique a reculé à 95,2, alors que les économistes interrogés par Reuters anticipaient un chiffre de 97,0. En février, cet indice s’établissait encore à 96,3.
Une légère amélioration dans l’industrie, mais un climat toujours négatif
Malgré un léger redressement, le secteur industriel reste en territoire négatif. L’indice du climat industriel a progressé de -11,0 en février (révisé de -11,4) à -10,6 en mars, un niveau proche du consensus des analystes, qui s’établissait à -10,5. Cette faible amélioration ne suffit cependant pas à dissiper les inquiétudes pesant sur l’activité manufacturière, qui reste sous pression dans un contexte économique incertain.
Une dégradation inattendue du climat dans les services
Le secteur des services, pilier essentiel de l’économie de la zone euro, a enregistré une baisse marquée de son climat économique. L’indice est tombé à 2,4 en mars, contre 5,1 en février (révisé de 6,2). Cette chute surprend les économistes, qui tablaient en moyenne sur une hausse à 6,7. Ce recul témoigne d’une perte de confiance des acteurs du secteur, sans doute impactés par un ralentissement de la demande et des incertitudes macroéconomiques persistantes.
Une confiance des consommateurs en berne
Du côté des ménages, la confiance reste également fragile. L’indice de confiance des consommateurs s’est stabilisé à -14,5 en mars, un niveau identique à celui du mois précédent et conforme aux attentes du marché. Ce niveau témoigne d’un moral toujours bas parmi les consommateurs, freinés par les incertitudes économiques et l’inflation persistante.
Une hausse des anticipations d’inflation
Les attentes des consommateurs en matière d’inflation ont augmenté de manière significative. En mars, elles ont atteint un niveau de 24,4, contre 21,4 en février (révisé de 21,1). Cette hausse reflète les craintes persistantes d’une inflation durable, alimentée par des tensions sur les prix de l’énergie et des biens de consommation.
Une situation économique sous haute surveillance
Cette dégradation du sentiment économique intervient dans un contexte où la Banque centrale européenne (BCE) surveille de près l’évolution de l’activité et de l’inflation. Avec une confiance fragilisée dans les services, un secteur industriel toujours en difficulté et des anticipations inflationnistes en hausse, les décisions de politique monétaire à venir seront déterminantes pour la stabilité économique de la zone euro.